La QVT – QVCT :
Qu’est-ce que c’est ?
Né dans les années 50, le concept de « Qualité de Vie au Travail » (ou QVT) s’est forgé autour d’une idée : l’efficacité productive d’une organisation dépend de la satisfaction des besoins des salariés dans la réalisation de leurs tâches. Par essence, la QVT repose donc sur la recherche d’une juste articulation entre différents enjeux, à la fois distincts et complémentaires, en vue de conjuguer bien-être au travail et performance durable.
Depuis l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 9 décembre 2020, suivi de l’adoption de la loi du 2 août 2021 « pour renforcer la prévention en santé au travail », l’acronyme « QVT » a été remplacé par celui de « QVCT » (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), en vue de réaffirmer la pertinence d’une approche systémique, intégrant le travail et ses conditions de réalisation. En ce sens, la QVCT participe à l’amélioration continue de la qualité du travail et à la prévention des risques professionnels, en agissant directement sur leurs causes, et en s’appuyant sur la capacité des salariés à s’exprimer et à agir sur leur propre travail.
Ainsi, la QVCT repose sur une approche pragmatique, progressive et stratégique, dans la mesure où elle doit s’adapter aux contextes, aux contraintes et aux objectifs des organisations. De ce fait, il est nécessaire de l’appréhender à travers toutes ses dimensions, de manière systémique et adaptée. En savoir plus sur l’approche du label EV3
Pourquoi un Label QVCT ?
Enjeu de santé et bien être au travail
En France, l’intérêt porté à la QVT – QVCT s’est particulièrement développé à partir des années 2000, en creux des enjeux liés à la prévention des Risques Psychosociaux (RPS) et de leurs conséquences sur la santé mentale, physique et sociale des travailleurs (stress, anxiété, dépression, mal-être, souffrance au travail, syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out, troubles musculosquelettiques ou « TMS », troubles cardio-vasculaires, conduites addictives, isolement…).
Agissant sur les facteurs de risque, la QVCT intègre la prévention des RPS et plus largement des risques professionnels, avec un objectif d’amélioration des conditions de travail, de la satisfaction au travail et de l’épanouissement professionnel.
Accidents du travail
divisés par 2
Turn-over
réduit de 7%
Salariés heureux :
créativité multipliée par 3
Sources : INRS, ANACT, Harvard
Enjeu juridique
Entre 2000 et 2010, sous l’impulsion d’une série d’évolutions apportées au Droit du Travail, le cadre légal de la QVT se structure progressivement, jusqu’à ce que l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013 lui confère une définition opérationnelle et une existence propre :
« La qualité de vie au travail désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises ».
L’accord et la réglementation plaident ainsi en faveur d’une approche globale et intégrative de la QVT, en introduisant des obligations en matière de prévention en santé – sécurité et de conditions de travail. Elles supposent d’agir sur différentes dimensions, telles que l’organisation du travail (temps de travail, déconnexion numérique…), l’articulation des temps de vie, le développement des compétences ou l’amélioration du dialogue social, par exemple. Ces actions doivent favoriser l’égalité d’accès à la qualité de vie au travail, avec une attention particulière en matière d’égalité professionnelle, de diversité et d’inclusion (handicap).
Avec l’Accord National Interprofessionnel du 9 décembre 2020, la QVT devient QVCT, soulignant ainsi l’importance de la prise en compte des conditions d’exercice du travail dans toute dynamique de prévention en santé au travail.
Dès lors, tout engagement dans une démarche QVCT commence par s’assurer de l’application pleine et entière du cadre juridique – dense et complexe – qui entre dans son champ (loi de modernisation sociale, Rebsamen, El Khomri, loi 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, Ordonnances Macron…).
Les enjeux juridiques de la QVCT croisent ainsi le devoir de responsabilité et de vigilance de toute organisation à l’égard de ses impacts sociaux directs et indirects (sous-traitants, fournisseurs, filiales).
Ent
Enjeu du travail
Agir pour la QVCT, c’est d’abord agir sur le travail en lui-même, sur les conditions dans lesquelles il se réalise. C’est créer les conditions pour faire du « bon travail » dans une bonne ambiance. Cela suppose donc l’interrogation régulière d’indicateurs fiables permettant d’objectiver leurs effets sur les individus, le collectif, et sur la performance globale.
- Des indicateurs objectifs de fonctionnement : conditions de travail, degrés d’autonomie, exigences du travail, politique salariale, communications internes, pratiques managériales…
- Des indicateurs de perception des salariés quant à leur vécu professionnel : sentiment de bien-être, sens du travail, motivation, reconnaissance, qualité de l’ambiance relationnelle…
À travers une approche pragmatique, progressive et mesurée, il s’agit de comprendre l’existant, pour établir des critères de progrès adaptés à l’organisation et à son contexte, et mieux conduire les transformations nécessaires pour adapter le travail à l’Homme. En ce sens, la QVCT constitue une véritable démarche d’amélioration continue. Il s’agit d’une dynamique positive et holistique qui facilite le dialogue, renforce la cohésion, et nourrit l’engagement des salariés. Elle irrigue les dimensions stratégiques, organisationnelles et culturelles de l’entreprise.
Enjeu de performance
À l’origine même du concept, le lien entre QVCT et Performance est de plus en plus établi. De récentes recherches ont confirmé que l’investissement dans l’amélioration de la qualité et des conditions de vie au travail est non seulement associé à :
- une hausse de la productivité de 23% en moyenne ;
- une amélioration de la rentabilité d’exploitation (15%) ;
- un accroissement du taux de marge (environ 10%) ;
- et une progression de la rentabilité financière de 8%.
(source : Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques – DARES, 2020)
D’autres travaux ont également démontré des effets sur la réduction du taux d’accidents du travail, la diminution du turn-over, l’amélioration de la créativité et de la force de vente.
Au cumulé, le retour sur investissement (ROI) de la prévention – QVCT est ainsi estimé entre 120 et 134%, selon les études, respectivement menées par l’Association Internationale de Sécurité Sociale (AISS, 2011) et l’Organisme Professionnel de Prévention des Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP, 2016).
Sources : OPPBTP 2016, Dares 2020
Enjeu sociétal
Enfin, parce qu’elle satisfait pleinement aux obligations juridiques, participe à un travail plus « vivable », favorise un traitement plus « équitable », et stimule une performance économique plus « viable », la QVCT tient aussi la promesse d’un plus grand investissement dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes. Elle rejoint ainsi la notion plus large de Responsabilité Sociétale des Entreprises / Organisations (RSE / RSO), dont elle constitue un pan à part entière. A travers cette responsabilité assumée, se dessinent les engagements choisis et portés par l’organisation et ses membres, assurant la réputation de l’entreprise et son rayonnement à l’externe : une entreprise dont la Raison d’Être est au service de l’Homme.